Chers compatriotes,
Devant la nation, devant le peuple gabonais souverain, et devant l’histoire, je viens à vous aujourd’hui solennellement aux fins de déclarer ma candidature au poste de président de la Transition en République gabonaise,
Et ceci au titre de l’Article 38 de la Charte de la Transition, et conformément à l’Ordonnance n°0003/PT/2023 du 2 septembre 2023 instituant la Charte de la Transition publiée au Journal Officiel le 4 septembre 2023, puis de la loi n°001/2023 du 6 octobre 2023 portant révision de la Charte de la Transition.
L’Article 38 de la Charte de la Transition stipule en effet que (et je le cite):
Tout candidat aux fonctions de Président de la Transition doit remplir les conditions suivantes :
- être une personnalité civile ou militaire ;
- être de nationalité gabonaise d’origine au sens du Titre I du Code de nationalité ;
- être âgé de 35 ans au moins et de 70 ans au plus ;
- être intègre, de bonne moralité et impartial ;
- être une personnalité de notoriété publique ;
- jouir de ses capacités physique et mentale ;
- n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pénale pour crime ;
- être reconnu pour son engagement dans la défense des intérêts nationaux. (fin de citation)
Cet Article 38 de la Charte amène, de par ses articulations et ses commandements, à plusieurs questions concernant les modalités qui ont mené à la désignation du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma au poste de président de la Transition, puis à sa prestation de serment précipitée et bâclée du 4 septembre 2023.
Les trois principales questions soulevées par cet Article sont en effet les suivantes: à quel moment l’élection que commande implicitement et explicitement l’Article 38 de la Charte de la Transition a-t-elle été organisée, à quel moment le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma s’est-il déclaré candidat à cette élection et à quel moment le général Brice Clotaire Oligui Nguéma a-t-il été élu, suite à cette élection? Une quatrième question qui ressort de ces interrogations est la suivante: Le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma remplit-il toutes les conditions stipulées à l’Article 38 pour devenir président de la Transition?
Sur les trois premières questions relatives à quand l’élection portant désignation du président de la Transition a été organisée et à quel moment le général Oligui Nguéma s’est retrouvé élu président de la Transition, les Gabonais ont le droit le plus absolu de demander clarification.
Chronologiquement, le coup d’État des forces de défense et de sécurité a eu lieu le matin du mercredi 30 août 2023 juste après que les membres de la Commission électorale venaient de déclarer Ali Bongo vainqueur de l’élection du 26 août 2023 avec 64% des voix vers les 3h00-4h00 du matin. La Charte de la Transition, quant à elle, n’a été présentée aux Gabonais que le 4 septembre 2023, au moment de la prestation de serment du général Oligui.
Or, ce même mercredi 30 août 2023, les auteurs du coup d’État, dont l’élément central était la Garde Républicaine, nous présentaient déjà le commandant de cette même Garde républicaine, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma, non seulement comme le chef du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) qui venait de se former, mais aussi comme “Président de la Transition”. Or, le mercredi 30 août 2023, il n’y avait pas encore de Charte de la Transition. Sur quelle base les militaires et les médias avaient-ils commencé à parler du général Oligui comme “Président de la Transition” entre le 30 août et le 4 septembre 2023?
Il souviendra également aux Gabonais que, dès le 30 août 2023, il y avait déjà comme un branle-bas par lequel, dans leur recherche de légitimité, les soldats du CTRI voulaient rapidement procéder à une prestation de serment par le général Oligui Nguéma.
La première idée qui vint aux soldats fut de simplement ramener Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente déchue de la Cour constitutionnelle, aux fins de lui faire prêter serment au général Oligui. Cette idée saugrenue fut accueillie par un tollé général de la population qui fit reculer le CTRI, surtout après qu’il leur avait été démontré que le CTRI ayant dissout toutes les institutions, y compris le Cour constitutionnelle que présidait Madame Mborantsuo, il aurait été hautement anachronique que l’on demandât à la présidente déchue d’une institution dissoute de venir présider à la prestation de serment du nouveau chef de l’État.
Il fut alors proposé l’écriture rapide d’une Charte de la Transition sur laquelle le général Oligui viendrait à prêter serment. La première version de cette Charte fut alors précipitamment promulguée le 4 septembre 2023 via publication nocturne auJournal Officiel No. 225 Bis Spécial du lundi 4 septembre 2023, c’est-à-dire, curieusement, le même jour où avait été programmée la prestation de serment du général Oligui Nguéma.
Par ailleurs, le Journal Officiel No. 225 Bis Spécial montre que la Charte de la Transition avait été signée le 2 septembre 2023 par le général de brigade Oligui Nguéma lui-même, conformément à l’ordonnance n°0003/PT/2023 du 2 septembre 2023 instituant la Charte de la Transition. Dans ce document, le général Oligui se présente comme premier signataire en tant Président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, en compagnie de six autres généraux signataires faisant partie, nous supposons, du directoire du CTRI, dont:
- Le Général de Division Serge Hervé NGOMA
Commandant en Chef des Forces de Police Nationale
- Le Général de Division Jean Martin OSSIMA NDONG
Chef d’Etat-major Général des Forces Armées Gabonaises
- Le Général de Division Yves BARRASSOUAGA
Commandant en Chef de la Gendarmerie Nationale
- Le Général de Division Germain EFFAYONG
Commandant en Chef de la Sécurité Pénitentiaire
- Le Général d’Armée Raymond NZENZE
Directeur Général du Service de Santé Militaire
- Le Général de Brigade Gabin OYOUGOU
Directeur Général du Génie Militaire
La première chose à noter ici est que, en présentant officiellement, mais aussi initialement, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma comme Président du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions dans cette Charte du 4 septembre 2023, et non comme président de la Transition, il y a eu comme un rétropédalage par lequel le CTRI voulait s’assurer que le titre de “Président de la Transition” ne puisse s’appliquer officiellement et légalement qu’après promulgation de la Charte et, par la suite, prestation officielle de serment, prestation qui était prévue le lundi 4 septembre 2023, c’est-à-dire le même jour où la Charte a été officiellement promulguée dans le Journal Officiel.
Et c’est là que se produit le premier hic qui remet fondamentalement en cause la présence du général Oligui au poste de président de la Transition. Il a été élu par qui? Il s’est porté candidat quand? A quel moment a-t-il fait campagne?
Chers compatriotes,
L’Article 38 de la Charte de la Transition, qu’il s’agisse de la première version de la Charte publiée au journal officiel le 4 septembre ou de la seconde version publiée le 6 octobre 2023, dit clairement en son premier alinéa que pour devenir président de la Transition, il faut se porter candidat. A ce titre, il fixe clairement toutes les conditions que “Tout candidat aux fonctions de Président de la Transition doit remplir”.
La question devient alors, encore une fois, la suivante: à quel moment le général Oligui Nguéma a-t-il annoncé sa candidature au poste de Président de la Transition et à quel moment s’est tenue l’élection qui l’a porté à la présidence de la Transition pour qu’il puisse y remplir les fonctions de chef de l’État?
Or, sachant que les lois n’entrent en vigueur en République gabonaise qu’après leur publication au Journal Officiel, et que le Journal Officiel No. 225 Bis Spécial qui officialise la Charte de la Transition le 4 septembre 2023 n’a été publié que nuitamment et dans la précipitation, et ce à l’insu du peuple gabonais qui n’a même pas eu l’opportunité d’en prendre connaissance avant la prestation de serment à cause de la quasi simultanéité entre la promulgation de la Charte de la Transition au petit matin du 4 septembre et les cérémonies de prestation de serment qui s’organisaient déjà le même jour, les Gabonais, je le répète, sont en droit de se demander à quel moment s’est tenue l’élection qui a porté le général Oligui à la présidence de la Transition!
Autrement dit, vu que la prestation de serment se fait le même jour que l’entrée en vigueur de la Charte de la Transition, à quel moment le général Oligui a-t-il été élu président de la Transition entre la publication nocturne de la Charte au Journal Officiel au petit matin du 4 septembre et la prestation de serment du général Oligui ce même jour?
Par ailleurs, quand une élection élisant un président devant servir de chef de l’État se tient dans un pays, ceux qui l’organisent n’ont-ils pas l’obligation d’en informer la population en amont et de préciser pour tout le monde non seulement les modalités de cette élection, mais aussi les conditions d’éligibilité pour les candidats qui souhaitent postuler, tout en donnant une idée claire de la composition du collège électoral qui élit ce président?
Or, dans le cas du général Oligui, il n’existe aucune trace documentée de quand il a été élu, qui étaient les autres candidats, et qui faisait partie du collège électoral qui l’a élu.
Logiquement, l’élection du président de la Transition ne pouvait se faire qu’après l’entrée en vigueur de la Charte de la Transition le 4 septembre 2023. S’il y a eu élection du président de la Transition conformément à l’article 38 de la Charte, cette élection ne pouvait se tenir qu’entre la publication de la Charte au journal Officiel au petit matin du 4 septembre et la prestation de serment du général Oligui le même 4 septembre. Il ne me souvient pas avoir vu une telle élection se passer dans la matinée du lundi 4 septembre 2023. Il me semble avoir vu, plutôt, ce jour-là, l’intronisation d’un président de la Transition, sans élection, et en contradiction avec l’article 38 de la Charte de la Transition, qui demande une élection. Même au bon vieux temps du parti unique, on faisait quand-même semblant d’avoir une constitution et d’organiser un semblant d’élection conformément aux lois du parti unique. Or, voilà le CTRI qui, dès sa prise de pouvoir, foulait déjà au pied sa propre charte en imposant le général Oligui aux Gabonais, sans élections, sans campagne, et sans preuve de quand il a été élu à ce poste.
Chers compatriotes,
Il n’y a en effet aucune trace de cette élection. Aucune. Le Gabon sera ainsi devenu, sous le CTRI et le général Oligui, le seul pays au monde où l’on cache à sa population la manière dont son chef de l’État est venu au pouvoir. Même le Pape à Rome est élu par ses pairs cardinaux et on sait à quel moment se tient cette élection. Et quand il est élu, on voit une fumée blanche sortir des toitures du Vatican pour signaler que le Collège des Cardinaux composé des pairs du nouveau pape se sont entendus pour élire l’un des leurs.
Mais au Gabon, on promulgue en pleine nuit une Charte qui dicte qu’une élection doit se tenir pour désigner le président de la Transition, mais on cache au peuple le moment où s’est tenue cette élection entre la promulgation nocturne de la Charte et la prestation de serment du nouveau président de la Transition.
Pire, la première condition de l’éligibilité aux fonctions de président de la Transition est que l’on peut être une personnalité civile ou militaire. Ceci veut dire que la Charte de la Transition ouvrait les candidatures à ce poste aux personnalités civiles également. Or, en n’annonçant pas au public la date et les modalités de l’élection du président de la Transition dès la promulgation de la Charte le 4 septembre, le CTRI a illégalement et frauduleusement privé les personnalités civiles gabonaises du droit de se porter candidates au poste de président de la Transition. Ceci représente un flagrant empiètement sur le droit des autres Gabonais à se porter candidats à l’élection, conformément à la Charte, mais aussi conformément à la Constitution du 26 mars 1991, dont le CTRI a fait le soubassement de la Charte de la Transition en matière de respect des droits fondamentaux de tous les Gabonais, dont le droit de désigner librement leur président.
Ceci crée également, et automatiquement, les conditions d’une usurpation de titre et de fonctions par laquelle le CTRI a désigné dans l’illégalité la plus totale le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma comme président de la Transition, et ce en totale contravention des injonctions de l’article 38 de la Charte qui exige l’organisation préalable d’une élection où les personnalités militaires et civiles qui le veulent pourront se présenter.
Sur le plan juridique, donc, force est de constater que la présence du général Oligui à la tête de l’État est illégale et illégitime. Elle est même frappée d’une double illégitimité car, aux termes même de l’Ordonnance n°0003/PT/2023 du 2 septembre 2023 révisée par la loi n°001/2023 du 6 octobre 2023 portant révision de la Charte de la Transition, la nouvelle Charte entrée en vigueur le 6 octobre 2023 avait vu les articles 35 et 39 révisés dans un sens qui ajoutait le titre de président de la République au titre de président de la Transition, faisant dès lors du général Oligui un homme aux multiples titres puisqu’il devenait concomitamment chef du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions, président de la Transition, président de la République, Chef de l’État et ministre de la Défense nationale et de la Sécurité, tout ça en même temps, et tout ça pour un seul homme! On en perd le souffle!
Sauf que tout cela est frappé de nullité et de nullification vu que c’est en toute illégalité que ce titre de président de la République est introduit dans la Charte et immédiatement accolé au général Oligui Nguéma, en violation de l’article 58 de cette même Charte du 6 octobre 2023 qui dit clairement que tout projet ou proposition de révision de la Charte est adopté à la majorité des 4/5ème des membres du Parlement de la Transition, après quoi le président de la Transition et non le président de la République, peut procéder à sa promulgation. Or, le 6 octobre 2023 à 3h00 du matin, seul le directoire de la future Assemblée nationale des nommés existait. Les députés n’avaient pas encore été nommés. Il n’y avait donc techniquement encore personne dans l’Assemblée mangeoire en projet pour voter ou entériner la loi n°001/2023 du 6 octobre 2023 portant révision de la Charte de la Transition, conformément à l’article 58 de la Charte de la Transition.
Pire, le général Oligui Nguéma signe déjà cette Charte du 6 octobre 2023 comme président de la République alors que techniquement, il ne pouvait encore l’être avant la parution de la Charte révisée au Journal Officiel. Ceci veut dire, dans ce cas aussi, une grossière usurpation, avant l’heure, du titre de président de la République.
Mais nous soutenons, au-delà même de ces flagrantes violations des injonctions de la Charte de la Transition, que le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma ne remplit pas non plus toutes les conditions fixées à l’article 38 de la Charte pour être président de la Transition. En effet, et pour nous répéter, l’article 38 fixe 8 conditions, dont:
- être une personnalité civile ou militaire ;
- être de nationalité gabonaise d’origine au sens du Titre I du Code de nationalité ;
- être âgé de 35 ans au moins et de 70 ans au plus ;
- être intègre, de bonne moralité et impartial ;
- être une personnalité de notoriété publique ;
- jouir de ses capacités physique et mentale ;
- n’avoir jamais fait l’objet d’une condamnation pénale pour crime ;
- être reconnu pour son engagement dans la défense des intérêts nationaux.
Nous soutenons que le général Oligui ne remplit pas les conditions d’intégrité, de bonne moralité et d’impartialité que commande cet article. Il ne remplit pas non plus la condition demandant des candidats qu’ils soient reconnus pour leur engagement dans la défense des intérêts nationaux.
S’agissant des conditions d’intégrité, de bonne moralité et d’impartialité, l’on peut opposer au général Oligui, entre autres, les faits suivants:
- Le fait qu’il pèse sur lui des soupçons de méfaits financiers dans l’achat en 2015 et 2018 dans le Maryland aux Etats-Unis de trois propriétés pour un total de plus d’un million de dollars. L’achat de ces maisons dans le Maryland ne fait aucun doute puisque nous avons en notre possession le document d’achat à 447.000 dollars (soit à peu près 274 millions de CFA) de l’une de ces maisons, située dans la concession No.1 du block B de la subdivision “Sherwood Forest Manor: dans le comté de Montgomery au Maryland. Un tel achat, dans le flou le plus total, remet fortement en cause l’intégrité et la moralité du général Oligui. Nous pensons qu’avant que d’être confirmé candidat au poste de président de la Transition, il aurait dû clarifier ces accusations et faire état de sa fortune, pour que les Gabonais voient clairement la source des fonds qui lui avaient permis de s’acheter ces maisons, sachant qu’en 2015 et avril 2018, Ali Bongo était encore au pouvoir et lui n’était même pas encore commandant en chef de la Garde Républicaine.
- Le fait de s’engager, en tant que président douteux de la Transition, dans l’infâme pratique de distribuer de l’argent aux membres de la diaspora gabonaise, dans un sens qui suggère la corruption politique, sans expliquer d’où vient cet argent, est un autre sujet d’inquiétude qui remet en cause les valeurs de moralité publique du général Oligui. Nous avons besoin d’un président capable d’inséminer les valeurs de moralité publique dans la pratique politique nationale, et non d’un président qui dilapide le patrimoine national pour des objectifs bassement personnels visant à l’accaparement du pouvoir par l’achat des consciences.
- L’impartialité du général Oligui laisse aussi des doutes au vu de sa déclaration à Oyem en 2023 selon laquelle ceux qui veulent créer des partis politiques doivent arrêter car le seul parti qui doit exister, selon lui, c’est le CTRI. Le fait que, en plus, il ait choisi d’éliminer de la course à la présidence de la République tous ses challengers potentiels par des arguments fantaisistes, tout en se réservant le droit de se présenter alors qu’il devrait s’imposer les mêmes règles qu’il impose aux autres membres de sa Transition, laisse de sérieux doutes sur sa capacité à être impartial et à traiter de manière objective les faits régaliens qui visent à la fortification de l’état de droit au Gabon.
S’agissant de son engagement dans la défense des intérêts nationaux, nous avons, là encore, de sérieux doutes vu que:
- Le général Oligui a quasiment servi les Bongo pendant toute sa vie adulte. Non seulement il a servi le système Bongo-PDG quasiment toute sa vie, il a aussi dirigé la Garde républicaine où il s’est montré excessivement enthousiaste dans la protection des intérêts de la famille Bongo.
- Le général Oligui a ainsi été l’auteur très enthousiaste d’une chanson des militaires dans laquelle il fait jurer honneur et fidélité, non pas à la nation gabonaise et à la République, mais plutôt à la personne du président de la République, qui n’était autre que son cousin Ali Bongo. Or, au vu des meurtrissures que les Bongo ont fait subir aux Gabonais pendant 56 ans, une personnalité militaire qui leur jure fidélité et non à la République ne peut pas se targuer d’avoir défendu les intérêts nationaux. Pour le général Oligui, le pouvoir au Gabon semble avant tout être, d’abord, une question de famille, une question de clan, une question de système, qu’il faut préserver avant tout.
- La preuve en est qu’il a circulé au moins de septembre 2023 un audio où l’on entend le général dire que, en réalité, ce ne sont pas les questions d’État de droit ou d’élections volées qui avaient motivé le coup d’État. Il avait ainsi évoqué trois raisons, dont (un), le fait qu’il ait subi des humiliations de la part de Sylvia Bongo et de son fils Nourredine, (deux) le fait que ce n’était plus le chef lui-même, c’est-à-dire Ali Bongo qui donnait les ordres, mais Sylvia Bongo, et (trois), le fait que le pouvoir devait obligatoirement revenir à la garde républicaine et non à aucun autre corps armé, ce qui supposait que le général Oligui était prêt à faire la guerre aux chefs des autres corps militaires s’ils osaient demander la présidence de la Transition.
- A cela, il faut ajouter le fait que le général Oligui ait insinué, dans la même foulée, que lui, en tant que soldat, exécute les ordres et que si c’est Ali Bongo qui donnait les ordres, il n’aurait pas fait le coup d’État. Ceci confirme, encore une fois, les dires d’Ondo Ossa selon lesquels ce coup d’État fut une simple révolution de palais, un arrangement familial pour la préservation du pouvoir par le clan des Bongo et apparentés..
Au vu de ces éléments, force est de reconnaître que la présence du général de brigade Oligui Nguéma à la tête du pays est entachée de tellement d’irrégularités, tant sur le plan juridique que de la moralité, que nous nous devons de nous faire le devoir aujourd’hui d’attirer l’attention des Gabonais sur ces irrégularités et, par conséquent, de demander la démission immédiate du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma du poste de président de la Transition, chef de l’État, et l’organisation immédiate d’une nouvelle élection du président de la Transition qui soit conforme aux injonctions de l’article 38 de la Charte de la Transition.
Je me déclare aujourd’hui même candidat à cette élection.
Je crois pouvoir affirmer que, contrairement au général Oligui, je remplis toutes les conditions requises pour servir de président de la Transition.
- En tant que personnalité civile, je remplis la condition qui demande que les candidats soient des personnalités civiles ou militaires ;
- En tant que Gabonais né à Minvoul dans le nord du Gabon, de père et de mère gabonais, je suis pleinement de nationalité gabonaise et, donc, remplis la condition qui demande que les candidats soient Gabonais d’origine au sens du Titre Premier du Code de la nationalité ;
- En tant que Gabonais âgé de 57 ans, je remplis la condition qui demande que les candidats soient âgé de 35 ans au moins et de 70 ans au plus ;
- En tant que citoyen reconnu pour son intégrité, sa bonne moralité et son impartialité dans l’approche des questions qui concernent la République et les principes du Gabon d’abord, je remplis la condition qui demande que les candidats soient intègres, de bonne moralité et impartiaux, ce qui n’est pas le cas du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma. J’ai refusé par six fois de rencontrer Omar Bongo de son vivant, et par deux fois de rencontrer Ali Bongo, parce que, contrairement au général Oligui, je n’ai jamais été attiré par la mangeoire et je n’ai jamais voulu m’associer à la criminalité du régime des Bongo. Lui, il a défendu ce régime bec et ongles pendant quasiment toute sa vie adulte.
- En tant qu’opposant au régime des Bongo depuis la création du mouvement Bongo Doit Partir en 1998, je suis un homme de principes qui a non seulement inauguré l’ère du cyberactivisme dans le monde en créant le premier site Internet au monde appelant un peuple à évincer son régime, mais aussi essayé d’organiser les Gabonais en vue de la libération du pays. Aux Etats-Unis, j’ai organisé les Gabonais pendant des années, aboutissant à la création du mouvement “Plateforme Citoyenne”, dont M. Henri Omva est encore président aujourd’hui. En 2005, alors que je n’étais même pas encore en âge de me porter candidat à la présidence de la République, j’ai organisé en France une Tournée du Patriote par laquelle j’essayais d’organiser les Gabonais en vue du rejet des Bongo et du système Bongo-PDG. J’ai participé, aussi, aux manifestations de Nantes en 2015 pour demander le vrai acte de naissance d’Ali Bongo, et récemment, du 25 mai au 1er juin 2024, j’ai organisé les Assises Citoyennes de Paris avec d’autres Gabonais bien pensants. Et là, ce ne sont que quelques exemples parmi tout ce que j’ai accompli au fil des années en vue de la démocratisation sans fards du Gabon. Je remplis donc, aussi, la condition de l’Article 38 de la Charte de la Transition qui demande que les candidats soient des personnalités de notoriété publique. Ma notoriété publique est propre vu qu’elle est construite sur la défense des intérêts du people gabonais; celle du général Oligui est sale vu que construite uniquement sur la défense des intérêts de la famille Bongo ;
- En tant que professeur des universités reconnu pour ses contributions intellectuelles, pédagogiques, et académiques, avec en plus la publication en 2019 d’un livre de 500 pages sur le Gabon intitulé “Le Gabon en danger: Du devoir de réforme au devoir de violence: Autopsie d’une république monarchique bananisée en état de déliquescence”. Je remplis, là aussi, la condition qui demande que les candidats jouissent de leurs capacités physique et mentale ;
- En tant que Gabonais au casier judiciaire vierge, je remplis la condition qui demande que les candidats n’aient jamais fait l’objet d’une condamnation pénale pour crime ;
- En tant qu’opposant radical au système Bongo-PDG depuis la création du mouvement Bongo Doit Partir en 1998, mais aussi pour avoir été l’étudiant qui, par son tract, avait causé le déclenchement des grèves étudiantes qui en 1990 ont forcé Omar Bongo à accepter d’organiser une conférence nationale au Gabon, je remplis la condition qui demande que les candidats soient reconnus pour leur engagement dans la défense des intérêts nationaux, ce qui n’est pas le cas du général de brigade Oligui, qui lui, pendant toute sa vie adulte, n’a défendu que les intérêts des Bongo et du système Bongo-PDG.
Au vu de tout ce qui précède, et parce que l’Article 38 de la Charte de la Transition suppose, implicitement et explicitement, que le président de la Transition doit être élu en bonne et due forme au suffrage indirect, il est important et urgent que le CTRI et la Cour constitutionnelle du Gabon:
- Déclarent immédiatement la vacance de la présidence de la Transition.
- Annoncent et précisent immédiatement le lancement et les modalités de la campagne électorale visant à élire le nouveau président de la Transition dans le respect le plus strict de l’article 38 qui ouvre la candidature au poste de président de la Transition tant aux militaires qu’aux civils.
- Convoquent immédiatement le Collège électoral qui élira le nouveau président de la Transition.
Notons également que l’élection elle-même se justifie par ailleurs par le fait que le CTRI n’ait jamais voulu clairement indiquer la durée de la Transition. Pour avoir fait mystère de la durée de la Transition et parce qu’aucune date officielle de la durée de la Transition n’existe aujourd’hui en dehors des propositions totalement incohérentes du Dialogue National d’Angondjé organisé par le CTRI du 2 au 30 avril dernier, il va sans dire que le général Oligui exerce actuellement le pouvoir de manière arbitraire, sans durée officielle de mandat et sans preuve du moment où il a été élu conformément à l’article 38 de la Charte de la Transition.
Je compte donc, avec les équipes du Congrès des Citoyens Libres, en abrégé Congrès Citoyen, le mouvement auquel j’appartiens, et l’aide des Gabonais qui pensent comme nous que le général Oligui occupe illégalement le poste de président de la Transition, soumettre à la Cour constitutionnelle de Transition des arguments juridiques soulignant les irrégularités notées ici dans la prise de fonction du général Oligui en tant que président de la Transition, irrégularit´´´ qui demandent que la Cour déclare la vacance immédiate du pouvoir présidentiel au Gabon et convoque immédiatement le collège électoral qui élit le président de la Transition.
Si ces démarches se révèlent fructueuses et se concrétisent d’ici fin août, je me rendrai personnellement au Gabon d’ici fin août avec mon équipe de campagne pour déposer officiellement ma candidature au poste de président de la Transition et, si besoin est, continuer à demander au CTRI et à la Cour constitutionnelle de convoquer le collège électoral en vue de l’élection du nouveau président de la Transition, conformément à l’article 38 de la Charte de la Transition.
Aux peuples du Gabon qui m’écoutent, je dis donc ceci: Le chaos actuel ne peut plus durer. Les choses doivent changer et je vous appelle à les changer avec moi.
En tant que président de la Transition:
- Je ferai miennes les conclusions et propositions des Assises citoyennes de Paris du 25 mai au 1er juin 2024, qui ont proposé un régime parlementaire pour le Gabon et offert à notre pays une meilleure feuille de route allant dans le sens de l’instauration d’une démocratie durable et apaisée au Gabon.
- Je clarifierai la durée du mandat de la Transition, pour quelle ne dépasse jamais deux ans à compter du 30 août 2023. Les Gabonais sont fatigués de l’incertitude organisée par le CTRI et sa manière de vouloir coudre les institutions de la République à la mesure des lubies antidémocratiques et autoritaires du général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma.
- Je lèverai immédiatement le couvre-feu. Il n’y a pas de raison que le couvre-feu continue dans un pays qui n’a connu ni guerre ni affrontements armés.
- Je demanderai une révision de la Charte qui soit cohérente quant au droit de tous les Gabonais de se présenter aux élections présidentielles qui vont conclure la Transition. Il n’y a aucune raison juridique à même de justifier légalement pourquoi on empêcherait des gens comme Ndong Sima, Barro Chambrier et d’autres, qui jouissent de tous leurs droits civiques, à se présenter comme candidats aux élections présidentielles. C’est soit tout le monde se présente, soit personne, y compris le président de la Transition, ne se présente. Les arbitraires du deux poids deux mesures doivent cesser.
- Je rétablirai les bourses pour tous les élèves qui obtiennent 10 sur 20 de moyenne. L’excellence de ceux qui, eux, obtiendront des moyennes de 12 sur 20 ou plus sera marquée par une majoration de 25.000 de plus sur l’année pour les élèves obtenant entre 12 et 13 sur 20 de moyenne en agrégat sur toute l’année, 50.000 de plus sur l’année pour les élèves obtenant 14 à 15 sur 20 de moyenne en agrégat sur toute l’année, et 100.000 de plus sur l’année pour les élèves obtenant 16 sur 20 ou plus de moyenne en agrégat sur toute l’année.
- Je mettrai en place une Commission vérité et réconciliation. Les crimes des Bongo ne sauraient demeurer impunis. Si l’on doit pardonner, cela doit être en échange de la vérité. Si l’on doit se réconcilier, cela doit être en échange de réparations et de restitutions en faveur des victimes, qui dans ce cas sont le peuple et l’État gabonais.
- Je mettrai en place les conditions d’une élection transparente conformément aux résolutions des assises citoyennes de Paris du 25 mai au 1er juin 2024 et m’assurerai de convoquer une Assemblée constituante du peuple devant entériner la nouvelle constitution du Gabon et la faire librement adopter par les Gabonais au référendum.
- Je retirerai au ministère de l’Intérieur le droit d’organiser les élections politiques au Gabon et mettrai en place une Commission électorale autonome et indépendante chargée de toutes les élections politiques au Gabon.
- J’annulerai les projets mégalomanes du CTRI visant à construire des Libreville 2 et des compagnies aériennes étatiques en pleine Transition. De tels projets ne sont pas l’objectif de la Transition. La Transition a pour objectif principal la démocratisation du Gabon et l’organisation d’élections libres et transparentes devant permettre au candidat victorieux de reconstruire et développer le Gabon selon les visées de son projet de société. Je redirigerai plutôt l’argent du Gabon vers le développement de l’agriculture et la construction des routes, des écoles et des hôpitaux, tout en répondant rapidement aux besoins urgents des Gabonais en matière de retraites, de salaires, de revalorisation du pouvoir d’achat, de soins de santé et d’accès à l’eau potable et à l’électricité.
- Je ferai supprimer le titre de président de la République pour le président de la Transition.
- J’organiserai un véritable audit de l’endettement au Gabon, aux fins de mettre fin aux réseaux de corruption qui siphonnent l’argent du Gabon vers les poches des hommes et des femmes de pouvoir, tant dans le système Bongo-PDG que dans le système Bongo-PDG-Oligui-CTRI.
- Je ferai faire des enquêtes de moralité et la déclaration des fortunes à tous les ministres et autres hauts cadres nommés de l’administration publique.
Chers compatriotes.
Ne nous voilons plus la face. Le Gabon est de nouveau en danger. Il est en passe d’être de nouveau pris en otage par les forces du mal du régime Bongo-PDG qui est en train de se transformer en système Bongo-PDG-Oligui-CTRI. Le système Bongo-PDG est toujours en place et le CTRI se présente de plus en plus comme son bras armé chargé de protéger tous les membres de ce régime du regard d’une justice indépendante qui demanderait des comptes. On ne voit plus la différence aujourd’hui entre la manière arbitraire de gouverner des Bongo et du PDG et la manière arbitraire de gouverner du général Oligui Nguéma et du CTRI.
Nous devons dire: Plus jamais ça.
Voilà pourquoi je présente aujourd’hui officiellement ma candidature au poste de président de la Transition, pour nous permettre de dire ensemble, “plus jamais ça”.
Lors de son discours d’investiture, le président sortant, le général Brice Oligui Nguema a prêté serment le lundi 4 Septembre 2023 comme président de Transition, et a promis de “rendre le pouvoir aux civils” par des “élections crédibles” et “transparentes”. Sur ce point, nous observons une attitude totalement contraire. Il n’a eu de cesse d’abuser de la fonction présidentielle aux fins de se construire un régime politique sur mesure. Pour cela, il est en train d’organiser l’élimination de ses potentiels adversaires à la course, y compris ceux de la diaspora comme nous, pour se créer un boulevard digne de la candidature unique aux prochaines élections présidentielles qui suivront la Transition.
Mais nous ne pouvons laisser faire cela en toute impunité. Voilà pourquoi nous demandons une nouvelle élection du président de la Transition, pour que nous puissions dire ensemble, “plus jamais ça”.
Chers compatriotes,
À la suite des multiples violations de l’article 38 de la charte de la Transition que nous venons de noter, il est devenu urgent que le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, Président actuel de la transition gabonaise démissionne ou soit démis de ses fonctions et un collège électoral convoqué qui sera composé à parts égales de militaires et de civils, aux fins d’élire un nouveau président de la Transition.
Je suis candidat à cette élection.
Nous vous en dirons plus dans les semaines qui viennent, notamment les modalités de mon arrivée prochaine au Gabon en vue d’officialiser ma candidature et déposer mon dossier de candidature à l’élection du président de la Transition au Gabon.
Gabonaises, Gabonais.
Je m’appelle Daniel Mengara Minko, digne fils de Minvoul, digne fils du Gabon, et je suis candidat au poste de président de la Transition, conformément à l’Article 38 de la Charte de la Transition.
Vive le Gabon. Vive la République.
Pr. Daniel Mengra
Congrès des Citoyens Libres
Contact presse et médias:
Site Web: https://congrescitoyen.org/
E-mail: ccl@congrescitoyen.org
WhatsApp: +1 570.790.9893
+1 404.790.8473